Exemple de productions de l’atelier d’écriture de l’Amicale laïque du Langon…
Consigne donnée : texte à écrire en utilisant les mots suivants : Ficelle / Locomotive / Extraordinaire / Araignée /Neige.
Temps d’écriture : 15 minutes.
1) La petite araignée était frigorifiée…
L’hiver recouvrait les bois de son manteau de neige et, posée sur sa toile d’une finesse extraordinaire, elle grelottait, claquant des dents. Elle entendit au loin le passage du train de 18h et le doux chuchotement de sa locomotive, presque effacé dans la brume du soir.
En cette nuit de Noël, seule, abandonnée dans cette forêt si sombre, elle se désolait : pas de compagne ou compagnon pour se réchauffer mutuellement et pour, pourquoi pas, s’offrir des présents l’un à l’autre en cette date si symbolique. Pas le moindre ruban, pas la moindre ficelle à tirer pour ouvrir un paquet et découvrir le cadeau mûrement réfléchi par le partenaire : une bonne mouche bien juteuse momifiée depuis l’été, ou encore un papillon coloré bien charnu, conservé et caché avec amour depuis quelques mois. Au lieu de la joie espérée, le froid, la solitude, la tristesse l’envahissaient peu à peu. Elle choisit de se laisser partir, la vie était décidément trop dure pour elle.
Au matin, une perle de rosée glacée posée sur la toile fine cachait en son cœur la petite araignée si tragiquement disparue…
Véro
2) ENDORMI
Les rêves sont toujours bizarres. Et les rêves à la veille de Noël peuvent être extraordinaires. Celui-ci s’est passé l’année dernière ; et il est assez court pour que je m’en souvienne et que j’en parle aujourd’hui.
Cela commença par un voyage en train. La locomotive roulait dans un paysage de neige et de sapins. Quoi de plus normal à Noël ! Mais dans le ciel, sans rails… Ah ! Voilà qui était moins banal ! Alors que j’étais dans le wagon restaurant avec des perroquets, des toucans et des lémuriens comme clients, tous habillés très chic, une ficelle dégringola du toit sous une pluie de flocons dispersés par le vent. Je me levai sous les cris des autres convives : « Non ! Non ! Non! Ne touchez pas à la ficelle ! » Au moment d’y grimper, je me réveillais. Une petite araignée était tombée sur le bout de mon nez…
Jacques
3) La nuit était glaciale. La locomotive s’était subitement arrêtée au cœur de la forêt. Contrairement aux apparences, les passagers n’étaient pas endormis. Dès que le silence se fit, ils furent aux aguets. C’était une chance extraordinaire à saisir et il surent d’instinct qu’elle ne se reproduirait pas. Avec trois bouts de ficelle qu’ils avaient dans les poches, il s’affairèrent pour décoller quelques lattes du plancher.
Rapidement, les rails apparurent recouverts de neige. Il fallait faire vite. Déjà les cris des chiens et les pas des bottes des soldats se faisaient entendre. Ils se glissèrent hors du wagon laissant seule une araignée circonspecte.
Sauvés !
Brigitte